Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




vendredi 30 avril 2004

Argenteuil (95) : Trente ans de réclusion pour avoir tiré sur un commissaire

Un visage lisse et figé. Un regard sombre et fixe. Aucun regret.
Ali Abed n'a pas changé. Deux ans après avoir été condamné à trente ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Pontoise pour avoir tiré sur un commissaire de police, cet homme de 54 ans a été condamné hier soir à la même peine, assortie cette fois de dix-huit ans de sûreté, par les jurés de la cour d'assises d'appel de Versailles (Yvelines). Ainsi s'achève une affaire commencée le 25 septembre 2000 dans un taudis de la rue Henri-Barbusse à Argenteuil. Ce matin-là, à l'aube, six policiers dont le commissaire Stéphane Lapeyre, 28 ans, assistés d'un serrurier se présentent au domicile d'Ali Abed. Il est environ 6 h 30. L'homme n'est pas un inconnu pour les policiers. Condamné pour meurtre en 1984, il est cette fois sous le coup d'une procédure pour outrage à magistrat et d'un arrêté d'expulsion du territoire. Pendant près de trois quarts d'heure, les policiers tambourinent à la porte en acier d'Abed pour signaler leur présence. Le serrurier doit utiliser un pied-de-biche puis une barre à mine pour enfin tordre la porte. Il est 7 h 15. Le commissaire Lapeyre prévient une dernière fois : « Abed, on entre. » Une fraction de seconde plus tard, Ali Abed tire trois fois avec son fusil à pompe calibre 12. Le commissaire est traversé de part en part par un projectile qui l'a atteint au thorax, malgré la présence de son gilet pare-balles. Grièvement blessé, il est transporté dans le coma vers l'hôpital Beaujon. Il ne survivra qu'au prix d'un véritable « miracle médical », comme l'ont rappelé les experts. Pendant ce temps, Ali Abed se retranche dans son deux-pièces. Il faudra l'intervention du Raid et du consul d'Algérie pour obtenir sa reddition quelques heures plus tard.
Depuis, l'accusé n'a cessé de s'opposer aux évidences : les experts en balistique, les policiers, les témoins, tout le monde ment ; sauf lui. Deux ans d'instruction, deux procès d'assises n'auront jamais fait vaciller ces 100 kg de certitudes aveugles. Décrit comme un « psychorigide » à tendance paranoïaque, « Ali le Fou », comme il était surnommé avant même de tirer sur un policier, n'est pas dément au sens juridique du terme. Il dispose d'ailleurs d'une mémoire prodigieuse des dates et des noms. Mais toute sa vie est marquée par son mépris des institutions et sa volonté quasi maladive d'avoir raison envers et contre tous. Comme lorsqu'il est convoqué en 1997 par la directrice de l'école de deux de ses filles. Soupçonné de les avoir battues, il s'énerve et menace de mort la fonctionnaire avant de mettre son bureau à sac. Le dossier déborde aussi de courriers de menaces à l'encontre des magistrats ou de la Ddass, qui s'est occupée du placement de quelques-uns de ses douze enfants. Quelques années plus tôt, il a déclaré un de ses fils à l'état civil sous le triple prénom de Saddam Hussein Kadhafi. Une provocation ultime et irresponsable. « Vous êtes une caricature enferrée dans une défense pitoyable », a tonné hier l'avocat général Jacqueline Amara, qui a requis la réclusion criminelle à perpétuité. Dès les premières secondes de son audition sur les faits hier, Ali Abed s'était empressé de dire, le visage impassible et la voix monocorde : « Je plaide non coupable. » Une formule qui résume tout son état d'esprit. Et toute sa vie.

source : Le Parisien (10 avril 2004)

mercredi 7 avril 2004

L'Haÿ-les-Roses (94) : L'interpellation tourne mal

Au départ, les policiers tentent de retrouver un jeune conducteur de scooter qui s'était soustrait à un contrôle à L'Haÿ-les-Roses. A l'arrivée, deux policiers ont été blessés, trois individus interpellés, dont deux seront jugés le 26 avril pour une intervention d'une rare violence contre les policiers. Après la fuite de Yoan, 15 ans, les policiers circulent en cherchant le mineur et son deux-roues.
A 21 h 30, ils s'arrêtent près d'un groupe de jeunes, quartier des Douviers. Le policier qui conduit, lui, fait le tour et aperçoit un jeune poussant un scooter. Il descend, va à sa rencontre : nouvelle fuite. Mais coincé dans l'impasse, le jeune qui a démarré son deux-roues fait demi-tour et fonce sur le policier avant de chuter. Avec difficulté, et essuyant des coups, le fonctionnaire parvient finalement à l'immobiliser. Mais Yoan appelle ses amis de la cité. Arrivent Sofiane et Kamel, deux frères. Insultes, crachats, jet de pierres, puis coups de pied se succèdent sur la personne du policier qui ne lâche pas sa proie. Kamel ramasse alors une barre de fer et tente de frapper le représentant de l'ordre qui réplique du pied. Ses deux collègues fonctionnaires arrivent alors et plaquent les deux frères contre un grillage. Nouvelles insultes et menaces de mort : « On va vous calibrer. » Appel aux copains de la cité et nouveaux jets de pierres. Les policiers répliquent par des grenades lacrymogènes en attendant les renforts. Finalement, les trois agresseurs arrivent à fuir. Ils seront retrouvés, interpellés et déférés au tribunal qui a renvoyé leur jugement au 26 avril. Kamel a été incarcéré. Sofiane, qui a échappé deux fois aux policiers lors de son interpellation le dimanche, a été remis en liberté. Yoan a reçu une convocation. Le policier conducteur, lui, a subi une incapacité de travail de quatre jours.

source : Le Parisien (07 avril 2004)