Bienvenue sur ce blog dont le but est de montrer la dangerosité du métier de Policier à travers des articles de presse, de vidéos et de diaporamas.

Plus de cinq mille d'entre eux sont blessés chaque année en service. Une tendance en hausse.

Aucune des missions auxquelles ils prennent part n'est sans risque.

De même, les militaires de la Gendarmerie Nationale et les agents des Douanes et des Polices Municipales sont soumis aux mêmes dangers. Désormais, le blog s'ouvre à ces autres composantes de la sécurité intérieure.




dimanche 15 février 2009

Montauban (82) : Un policier agressé témoigne

Un policier blessé, il y a une semaine, au cours d'une intervention : « Le voleur était une véritable furie »

La violente agression, il y a tout juste une semaine d'un agent de police en mission a sérieusement ému les fonctionnaires montalbanais (lire notre édition du jeudi 5 février). Aujourd'hui, ce sous-brigadier de 38 ans, véritable force de la nature qui a été en poste durant sept ans à Paris, se remet de ce traumatisme.

Dans quelles conditions avez-vous été blessé ?

Mardi 3 février, vers 10 heures, un homme soupçonné d'avoir dérobé deux bouteilles de whisky dans un magasin de l'avenue du 11e RI à Montauban s'était enfermé dans une cave de la tour Issanchou. Quand avec l'adjoint de sécurité avec qui je patrouillais ce jour-là, nous sommes arrivés sur place, le responsable du magasin nous a prévenus que cet homme était armé d'un manche à balais. Un bout de bois avec lequel il a d'ailleurs cassé le coude du commerçant qui le poursuivait. C'est là que j'annonce ma qualité de policier, je lui demande de lâcher le manche et j'entre.

À ce moment-là, vous voyiez l'individu que vous cherchez ?

Non, il nous attend derrière la porte. Quand je la pousse avec ma matraque, il me frappe sur la main gauche avec son bâton. J'ai cru qu'il m'avait cassé les doigts. Puis il me tape sur mon avant-bras. Je parviens à lui faire tomber son manche à balais. Mais, c'est une furie. Il me saute dessus en me tapant avec les pieds et les poings. Je prends des coups dans les genoux, les chevilles… Avec l'adjoint de sécurité, nous arrivons enfin à le retourner pour le menotter. Quand nous le relevons, il essaye de me donner des coups de tête. Il me frappe dans les lombaires, sur les cervicales… Je me rends alors compte qu'il a bu. On ne sait pas à combien il était, il a par la suite refusé de se soumettre à un contrôle. Quand, avec l'adjoint de sécurité, je le couche sur la banquette arrière du Kangoo, il essaye de me frapper avec ses pieds, les talons en avant. Il vise mes parties, l'aine finalement je prends un sérieux coup dans le poignet droit ainsi que sur l'extérieur de mes deux genoux. Il se met à m'insulter et me menace des pires atrocités.

Ce n'était pourtant pas une mission qui, au premier abord paraissait à haut risque ?

Non, cet homme avait volé deux bouteilles. Cela aurait pu se passer très bien et très rapidement. Sans difficulté.

Physiquement quelles sont les séquelles de cette agression ?

Je suis en arrêt maladie. J'ai des hématomes, des marques, partout. Mardi soir, j'avais l'impression d'avoir pris part à un match de rugby où la mêlée a été relevée. J'ai une entorse acromio-claviculaire. J'ai peut-être une fracture du scaphoïde, j'ai donc le bras plâtré des doigts jusqu'à la moitié du biceps. Dans quelques jours, je dois voir un spécialiste qui décidera si on doit m'opérer et me poser une broche.

Et moralement ?

Ce n'est pas simple. Je suis plâtré depuis six jours. Je ne peux rien faire. Régulièrement la nuit, je dois bouger mon bras pour ne pas attraper une phlébite. Je ne peux même pas prendre mes enfants dans mes bras. C'est ma fille qui m'a décidé à suivre la voie judiciaire. Quand je suis rentré le soir de l'agression, elle m'a demandé pourquoi j'étais malade. Je lui ai expliqué qu'un monsieur m'avait frappé. Elle ne comprenait pas pourquoi on frappait un policier.

Quand on vous voit, il est difficile de croire que quelqu'un ait réussi à vous asséner autant de coups.

Et pourtant. Cette réflexion a été faite lors de l'audience. Tout le monde a souri. Pas moi. C'est la preuve que cela peut arriver à n'importe quel fonctionnaire. C'est encore très frais aujourd'hui dans ma tête. Si je devais repartir sur le terrain, j'aurais de l'appréhension, ce serait compliqué. Mais ça devrait s'atténuer.

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Prison ferme pour l'agresseur

Après une mesure de garde à vue,, l'agresseur a été jugé vendredi dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate entre autre pour « violences volontaires avec arme par destination ».

Au cours de son réquisitoire, le procureur de la République a réclamé une peine de 18 mois de prison dont 9 avec sursis. Le prévenu a écopé d'une peine de 10 mois de prison dont 5 ferme et maintenu en détention.

source : La Dépêche du Midi (15 février 2009)

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